
Lors d’une session conjointe des deux chambres du Parlement, ce mercredi au Palais du Peuple, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a présenté son discours traditionnel sur l’état de la nation, conformément à l’article 77 de la Constitution. Ce discours a permis de dresser le bilan de son action en 2024.
Dans une allocution de près de deux heures, le Chef de l’État a exposé les résultats obtenus dans le cadre des six engagements de son second quinquennat.
Sur le plan socio-économique, Félix Tshisekedi a souligné la résilience de l’économie nationale, malgré un contexte mondial difficile. Il s’est réjoui de la constitution de réserves internationales de 6 milliards USD, équivalant à 14 semaines d’importations, ce qui renforce la capacité de la RDC à faire face à l’incertitude économique. Il a également noté la stabilité du taux de change de la monnaie nationale.
Pour protéger le pouvoir d’achat des Congolais, le Président a annoncé des mesures concrètes : « Le jeudi 3 octobre 2024, dans la zone Ouest, le litre d’essence est passé de 3 340 à 2 990,49 francs congolais, et celui du gasoil de 3 435 à 2 979,73 francs congolais. » De plus, le gouvernement a suspendu la TVA et réduit les taxes sur huit produits alimentaires de première nécessité, affirmant que l’État choisit de renoncer à une part de ses revenus pour soutenir les Congolais.

S’adressant spécifiquement aux Kinois, le Président a reconnu leur préoccupation face aux embouteillages, informant qu’il a demandé une évaluation des mesures existantes pour y remédier. Il a aussi mentionné des travaux en cours, comme la construction de nouvelles routes périphériques, notamment la Rocade de Kinshasa, dans le cadre de l’avenant au contrat « mines contre infrastructures » signé avec la Chine.
Concernant le banditisme urbain, le Chef de l’État a déclaré : « Je suis fermement convaincu que, outre le renforcement des moyens des services de sécurité, il est essentiel d’adopter rapidement des mécanismes efficaces de réinsertion pour les jeunes désœuvrés. » Il a également annoncé le soutien matériel pour la Police Nationale.
Sur la crise sécuritaire à l’Est, Félix Tshisekedi a réaffirmé sa détermination à y mettre fin, manifestant sa solidarité envers les victimes : « Nos efforts pour leur porter assistance et protection ne faibliront pas. » Il a expliqué que le plan de programmation militaire, lancé l’an dernier, vise à rendre les forces armées plus efficaces.

Le Président a également salué la relance de l’industrie congolaise au sein de la zone économique spéciale de Maluku, ainsi que la relance de l’industrie minière, créant des emplois directs et indirects et contribuant à la réduction du chômage. Il a encouragé le Service National qui accompagne les jeunes marginalisés vers l’autosuffisance alimentaire.
Il a évoqué diverses infrastructures routières et aéroportuaires, citant des projets concrets comme la modernisation des aéroports de Bangboka, Kolwezi, Mbuji-Mayi, Kananga et Bunia, ainsi que le balisage et l’électrification de Kalemie (Tanganyika).
« La République Démocratique du Congo (RDC) est un immense chantier ; un pays en mouvement qui se construit un avenir radieux », a-t-il conclu.
Dans le secteur de la santé, il a salué les retombées de la couverture santé universelle, précisant que plus de 1,3 million de femmes ont bénéficié de ce service. Il a également noté une baisse de la mortalité néonatale et une augmentation de l’espérance de vie.

Le Président a exprimé sa préoccupation pour les 7 millions de Congolais vivant loin de leurs milieux naturels, poursuivant le processus de Luanda et félicitant la médiation de son homologue angolais, João Lourenço.
Sur le plan diplomatique, il a mis en avant l’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et sa participation au Conseil de paix et sécurité de l’Union Africaine.

Félix Tshisekedi a enfin interpellé la jeunesse sur le danger de manipulation, les encourageant à dire non aux sollicitations néfastes. Avant de clore son discours, il a évoqué la nécessité d’une réflexion sur une réforme constitutionnelle pour améliorer le fonctionnement de l’État, déclarant : « Tout est possible à celui qui rêve, ose et n’abandonne pas. »