
Dans un contexte déjà délicat, la province du Kasaï Central se retrouve au cœur d’une polémique après les déclarations controversées du gouverneur Joseph Moïse Kambulu. Lors d’un briefing de presse à Kananga, ce dernier a évoqué les graves difficultés que rencontre sa province en matière d’infrastructures, alors que le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo effectuait une visite officielle.
Les propos de Kambulu, qui mettent en lumière le manque d’eau et d’électricité, ont été jugés inappropriés par plusieurs acteurs politiques, notamment le député national Aldos Tshitoko, élu de la circonscription électorale de Dibaya.

Ce dernier a rapidement réagi en affirmant que « un gouverneur ne peut pas parler de cette manière », soulignant qu’il est censé représenter le président et doit donc adopter un ton plus conciliant et constructif.
Les déclarations du gouverneur ont provoqué une onde de choc au sein de la classe politique, en raison de leur timing inopportun. En présence du ministre national de la Communication et des Médias ainsi que de celui des Infrastructures, Kambulu a déclaré :
« Tout est prioritaire au Kasaï Central, rien n’est fait, la population dit nzebu, mayi » (courant, l’eau), faisant référence à l’absence criante de services essentiels. Aldos Tshitoko a appelé à la solidarité envers le gouverneur tout en condamnant la stigmatisation de certains leaders locaux.
Il a insisté sur la nécessité pour le gouverneur de mieux communiquer avec la population et d’expliquer les enjeux en cours.
Cette situation met en lumière les tensions croissantes au sein de la province et soulève des questions sur la gestion des affaires publiques dans un contexte où les attentes des citoyens sont particulièrement élevées.
La réaction du gouverneur et l’évolution des relations entre les différents acteurs politiques seront déterminantes pour l’avenir du Kasaï Central.
Érick Djouma