
La Coalition des Organisations de la Société Civile pour le Suivi des Réformes et de l’Action Publique (CORAP) a inauguré, le 25 juin, la première édition de son forum continental. Cet événement, qui se déroulera sur trois jours, du 25 au 27 juin, vise à rassembler les acteurs de la société civile et les communautés locales de tous les pays d’Afrique afin de leur fournir des outils pour défendre leurs droits face aux projets de construction de grands barrages hydrauliques.
Emmanuel Musuyu, Secrétaire Exécutif de la CORAP, a souligné l’importance de cette mobilisation pour travailler ensemble à la réalisation d’une transition énergétique juste en Afrique. L’accent est mis sur les impacts environnementaux, économiques et sociaux de ces projets sur les communautés locales.
> « Nous souhaitons valoriser les valeurs culturelles et coutumières des communautés comme levier contre les menaces des investissements à grande échelle des sociétés transnationales. Nous développerons des recommandations et des stratégies spécifiques pour les communautés touchées par les barrages en Afrique, et nous adopterons une position collective sur les méga-barrages et la crise climatique », a-t-il précisé.

Au cours de ces trois jours, les participants partageront diverses expériences des communautés affectées ou susceptibles de l’être par ces grands projets énergétiques. Ce forum est également l’occasion de dénoncer l’échec des gouvernements et des entreprises transnationales à prendre en compte les droits et intérêts des communautés locales, en particulier en République Démocratique du Congo.
L’ambassadeur Tosi Mpanu Mpanu, Conseiller Principal à la Présidence de la République en charge de l’environnement, a rappelé que l’Afrique, tout en étant l’un des moins contributeurs au changement climatique, en subit les conséquences les plus sévères.
> « Il est crucial de discuter de cette crise en comprenant les liens entre le colonialisme et les modèles énergétiques extractivistes, souvent présentés comme de fausses solutions climatiques, qui nuisent à la biodiversité et provoquent la déforestation », a-t-il souligné.
Ce forum représente donc une opportunité significative pour élaborer des stratégies de mobilisation des communautés africaines. Parmi les participants, des délégations de plusieurs pays, tels que la RDC (pays hôte), l’Afrique du Sud, le Mozambique, et le Nigéria, sont présentes. Les acteurs congolais incluent des représentants des communautés de Kinshasa, Inga, et d’autres localités.
Enfin, il est à noter qu’une 4ème rencontre internationale des communautés affectées par les barrages se tiendra en novembre prochain à Belém do Pará, dans l’Amazonie brésilienne, sur les thèmes de la crise climatique, des crimes sociaux et environnementaux, et de la privatisation de l’eau et de l’énergie.
Nenette Fwamba